COP22 : la délégation de journalistes AJEC21 visite la centrale Noor, au Maroc

Dans la salle de contrôle de la centrale solaire Noor 1 (photo de droite), où les contrôleurs régulent la production et le stockage de l'électricité

Dans la salle de contrôle de la centrale solaire Noor 1 (photo de droite), où les contrôleurs régulent la production et le stockage de l’électricité (photos Carine Mayo)

Les Journalistes de la délégation AJEC21 ont visité la centrale solaire Noor 1, inaugurée en février 2016, un « mastodonte » de l’énergie solaire : sa première tranche est déjà en activité, Noor 1, couvre 480 hectares et produit 500 gigawatts-heures par an, soit la consommation de 600 000 Marocains. Pour Rachid Bayed, directeur de la réalisation chez Masen (Moroccoan agency for solar energy) : « c’est la plus grande centrale solaire thermique à concentration avec une seule turbine ».

Les panneaux solaires (à droite) chauffent un liquide qui alimente des turbines à vapeur (à gauche) pour produire de l'électricité.

Les panneaux solaires (à droite) chauffent un liquide qui alimente des turbines à vapeur (à gauche) pour produire de l’électricité (photos Carine Mayo)

Située dans la province de Ouarzazate, à 10 km de la ville éponyme. « Noor » veut dire « lumière ». Noor I est un immense champ de miroirs incurvés, un demi-million répartis sur 480 hectares, qui à l’unisson, telle une parabole de télescope ou d’antenne, concentrent les rayons du Soleil en son « foyer » : une tour contenant le fluide thermique. Ce fluide, des sels fondus, qui a la capacité emmagasiner la chaleur par inertie thermique bien plus longtemps que l’eau, est ainsi un réservoir de chaleur qui permet à la centrale de fonctionner environ 3 heures après l’extinction du jour – mais qui, a contrario, tarde plus à s’échauffer le matin. Enfin, Noor III, devrait être achevée en 2020, pour une puissance d’environ 150 MW… En tout, le projet Noor, d’un coût total estimé de quelque 9 milliards de dollars (8 milliards d’euros), déploiera ses miroirs sur 2 500 hectares, plus que le site de Disneyland Paris, pour produire 500 MW (avec une consommation d’eau estimée de 2,5 à 3 millions de m3 d’eau par an).

Et Noor IV, une « petite » centrale photovoltaïque de 80 MW, viendra soulager les trois autres en cas de pic. Donc 580 MW en tout, soit la puissance d’un réacteur nucléaire moderne…

Avec cela, le Maroc se situera en tête du peloton du « solaire thermodynamique » dont l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit qu’il représentera à l’horizon 2050 11% de la production d’électricité mondiale, avec 1 000 GW.

Source Science et Vie