Climat : Donald Trump pire que George W. Bush ?

Donald Trump sera le 45e président des Etats-Unis.

Comme le président texan en son temps, le milliardaire new-yorkais veut freiner les investissements en faveur des économies d’énergie, des renouvelables et du climat. Et si le monde s’en moquait ?

Pour le Global Warming, l’Amérique reste une malédiction. Non parce que l’Hyperpuissance est toujours le second émetteur mondial de gaz à effet de serre (derrière la Chine). Mais parce que Washington gâche rarement l’occasion de torpiller une dynamique mondiale en faveur du climat.

Souvenez-vous, c’était le 11 juin 2001. A la veille d’un voyage en Europe, le président nouvellement élu, un certain George W. Bush, annonce le retrait des Etats-Unis du protocole de Kyoto, coulant définitivement le premier accord contraignant de régulation des rejets carbonés. Il faudra 14 ans de négociations internationales pour en signer un autre: l’Accord de Paris. Pendant ce temps-là, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de 7%, nous rappelle la Nasa.

Avec la victoire inattendue de Donald Trump, ce 8 novembre, l’histoire semble se répéter. Tout au long de sa longue campagne électorale (18 mois), le futur 45e président des Etats-Unis n’a cessé de diminuer l’importance des problématiques environnementales et climatiques…

Article complet sur le Journal de l’Environnement par Valéry Laramée de Tannenberg

COP22 : les participants doutent que Trump mette en œuvre son programme sur le climat

/ajec21blog/copmaroc.pngL’élection du candidat républicain inquiète la communauté internationale réunie au Maroc pour concrétiser les promesses de l’accord de Paris. La plupart des négociateurs espèrent que la réalité du changement climatique s’imposera au nouveau président.

A l’entrée de la salle des négociations de la COP22, les mines sont graves et les propos « off » inquiets. L’élection de Donald Trump constitue une menace pour le devenir des négociations climatiques. Mais personne ne semble vouloir imaginer que les Etats-Unis se retirent complètement d’un processus qui fait l’unanimité dans la communauté internationale.

Qu’a dit Trump sur le climat ?

Pour Donald Trump, le réchauffement climatique est une « blague » destinée à faire perdre leurs emplois aux Américains. Tout au long de la campagne, il a dénoncé l’accord de Paris signé et ratifié par son prédécesseur, Barak Obama. Toujours pour des raisons d’emplois, Trump a également annoncé vouloir relancer l’exploitation du charbon et du gaz sur le territoire américain. Pour cela, les réglementations sur la pollution de l’air (« clean air act ») et sur les émissions de gaz à effet de serre devraient être revues. Pendant la campagne, Trump est allé jusqu’à annoncer la disparition de l’Agence fédérale de l’environnement (EPA). En septembre, il a sélectionné Myron Ebell pour diriger l’EPA pendant la période de transition entre les deux présidents. Myron Ebell est directeur du centre de l’énergie et de l’environnement au Competitive Enterprise Institute, un organisme conservateur déniant la réalité du réchauffement climatique.

Quelles sont les premières réactions ?

L’Union européenne via une lettre signée de Donald Tusk, président du Conseil et Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, rappelle que « C’est seulement par une coopération plus étroite que l’Union européenne et les Etats-Unis peuvent continuer à faire la différence dans la gestion de nouveaux challenges comme Daesh, les menaces sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, le changement climatique et les migrations ». Ce qui situe le niveau élevé des négociations climat dans les préoccupations européennes. Le Commissaire européen chargé des questions d’énergie, l’espagnol Miguel Angel Canete a retweeté la lettre, insistant sur la lutte contre le changement climatique…

Article complet sur Sciences et Avenir par Loïc Chauveau

WWF : Donald Trump élu, les conséquences pour la lutte contre le dérèglement climatique

Les Etats-Unis vont-ils sortir de l’Accord de Paris ?

Pascal Canfin, DG, WWF France – Juridiquement parlant, les États-Unis ayant ratifié l’Accord de Paris et celui-ci entrant en vigueur en 2020, le pays ne peut pas quitter l’accord avant qu’il ne s’applique, soit en 2020. Mais d’un point de vue politique le candidat Trump a clairement expliqué pendant la campagne qu’il ne se sentait pas lié par les objectifs de l’Accord de Paris. Si le retrait n’est pas juridique, il peut être politique.

Y a-t-il un mécanisme de sanctions possible contre une telle attitude ?

P.C. – Non. L’Accord de Paris ne prévoit aucune clause de ce type. C’est un accord juridiquement non contraignant qui repose sur la volonté des États de le mettre en œuvre de manière coopérative en menant les politiques nationales appropriées comme le développement des énergies renouvelables, de la mobilité électrique, la sortie du charbon…

Quelle sera la réaction des autres pays ?

P.C. – Aucun des pays ayant signé l’Accord de Paris ne l’a fait pour faire plaisir aux États-Unis et à Barack Obama, et notamment la Chine. Tous les regards sont donc tournés vers Pékin qui a deux options : soit considérer qu’avec la fin du duo formé avec Barack Obama sur le climat, la Chine revient à sa position antérieure, moins coopérative, et se retire également politiquement de l’accord. On pourra alors parler d’un effet domino. Soit, à l’inverse, la Chine explique que si elle a signé l’Accord de Paris ce n’est pas pour plaire aux États-Unis mais parce que c’est dans son intérêt géopolitique, en termes de sécurité, de lutte contre la pollution de l’air, de maîtrise de technologies vertes, etc.. Dans un effet de substitution, la Chine pourrait ainsi saisir l’occasion de consolider un leadership climatique mondial qui peut lui être bénéfique. Les signaux dont on dispose jusqu’à présent vont plutôt dans ce sens mais ils doivent être consolidés post-élections.

Quelles seront les conséquences à l’intérieur des États-Unis ?

P.C. – Le WWF États-Unis est en train d’analyser finement la situation. On peut d’ores et déjà rappeler que le débat climatique est très polarisé dans le pays entre par exemple des États pétroliers et charbonniers d’un côté et de l’autre la Californie, l’un des leaders mondiaux de la transition énergétique et de la jonction entre économie verte et économie digitale. Par ailleurs,  de nombreuses grandes villes américaines, de Seattle à New York ont pris des décisions positives sur le climat et peuvent les mettre en œuvre quel que soit le gouvernement fédéral. Enfin, côté entreprises, l’explosion du marché des renouvelables dans le monde, l’émergence de la mobilité électrique, le début de déploiement du stockage de l’électricité, etc., sont des réalités économiques mondiales à côté desquelles il semble difficile de passer pour les géants américains.

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OUR COMMON FUTUR UNDER CLIMATE CHANGE

par Dominique Martin Ferrari

(article initialement paru sur le site de Mediapeps)

Le 16/07/2015

Une superbe conférence scientifique sur le climat à l’UNESCO entre le 8 et le 12 Juillet derniers. 2000 scientifiques venus de 97 pays ont tenu le rôle qu’ils veulent jouer auprès des gouvernements avant la COP 21 : les persuader que le seuil des 2° ne doit pas être franchi et faire des propositions en ce sens. Un bel exercice pour la moitié d’entre eux qui n’y croient plus, et même si le texte final de la déclaration parle encore de « de deux chances sur trois de contenir le réchauffement à 2°C » !

« Nous avons changé d’époque. Nous ne sommes plus dans une phase d’alerte la communauté scientifique veut marquer son engagement pour des solutions », a déclaré le climatologue Hervé Le Treut cheville ouvrière de ce rassemblement.

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Climat : Les Etats Unis s’y mettent

par Dominique Martin Ferrari

Le 14/11/14

Malgré leurs habitudes et leurs réserves quant au multilatéralisme, les Etats-Unis se préparent à la COP 21 de 2015. La défaite électorale d’Obama lui aurait- elle donné des ailes pour le dossier climat ? A défaut de s’engager sur un accord contraignant, va- t-il désormais multiplier les engagements ?

Après un accord de première importance avec la Chine, il promet de verser une contribution de 3 milliards au fonds vert et ce, pendant le sommet de Brisbane (G20/ 15/16 Novembre ), où il précisera également ses engagements en matière de réduction des HFC (gaz à effet de serre) en amont de la 26° conférence qui s’ouvrira à Paris le 24 Novembre prochain.

Un geste qui ravira François Hollande venu pour la première fois en Australie faire son lobby pour la COP 21. N’oublions pas que comme le Canada, l’Australie ne s’engage plus: le 1° Ministre Tony Abott ayant il y a quelque temps déclaré « le réchauffement climatique est une connerie absolue » , et réaffirmé Jeudi dernier que « rien ne détournera l’ordre du jour du G20 (croissance , fraude fiscale, relations internationales…) Il y a beaucoup d’autres enceintes pour parler de climat » . Pourtant un dossier brûlant s’est invité à l’ordre du jour de ce G20, celui des subventions aux énergies fossiles. N’oublions pas que l’Australie est le 2° pays importateur mondial de charbon. Il y a cinq ans le G20 s’engageait à mettre un terme aux énergies fossiles Le sommet de Brisbane va t il obtenir ce que le sommet de Ban Ki-Moon en Septembre dernier n’a pu obtenir ?

Car ce sont vraiment les pays du G20 qui sont responsables des subventions aux énergies fossiles « selon un calcul réalisé par un think-tank indépendant et une ONG pro-environnementale, Overseas Development Institute et Oil Change International, publié dans un rapport, mardi 11 novembre. Les deux organisations ont distingué les subventions versées par des entreprises d’Etat (estimées à 49 milliards de dollars par an), les fonds versés via des aides publiques directes et des exemptions fiscales (23 milliards de dollars) et des financements via des banques publiques et des institutions internationales dont la Banque mondiale (16 milliards de dollars). « ( source: Le Monde 11/11/2014 http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/11/11/energies-fossiles-le-montant-des-subventions-des-pays-du-g20-critique_4521521_3244.html)

 

New York : un sommet climatique pour rien ?

Le 24 septembre 2014

par Valéry Laramée de Tannenberg

(article paru dans le Journal de l’environnement)

 

L’ONU a réuni le 23 septembre des centaines de chefs d’Etat, d’entrepreneurs, d’élus locaux et d’associatifs. L’occasion de faire le point sur les concessions que ces parties sont déjà prêtes à faire. Mais la négociation est loin d’être terminée.
Les 120 chefs d’Etat et de gouvernement qui ont participé, mardi 23 septembre, au sommet sur le climat organisé à New York par l’ONU, étaient attendus. Dimanche dernier 21 septembre, des centaines de milliers de manifestants (dont 4.000 à Paris) ont appelé les gouvernants à agir pour stabiliser le réchauffement climatique. Ils ont été, en partie, entendus.
Nombre d’acteurs ont pris solennellement des engagements qui vont dans le bon sens. Plus de 130 gouvernements, compagnies et associations ont adopté une «Déclaration de New York sur les forêts», en s’engageant à réduire de moitié la déforestation d’ici 2020, avant d’y mettre fin d’ici 2030. Rejetée par le Brésil, la Déclaration appelle aussi à restaurer 350 millions d’hectares de forêts et de terres agricoles. Combinés, ces trois objectifs permettraient d’éviter l’émission de 4,5 à 8,8 milliards de tonnes de gaz à effet de serre par an d’ici 2030.

ENR, VÉHICULES ÉLECTRIQUES, FUITES DE GAZ
Une vingtaine de pays africains se sont engagés à produire 40% de leur électricité, au moins, avec des énergies renouvelables en 2030, contre 12% aujourd’hui. Les petits pays îliens vont investir 500 millions de dollars (391 M€) pour construire 100 mégawatts électriques de capacités photovoltaïques. Sous la férule de Michelin, une dizaine de partenaires, industriels et institutionnels, ont annoncé le lancement de l’Urban Electric Mobility Initiative, afin de développer l’utilisation du véhicule électrique. L’organisation de l’aviation civile internationale a réitéré son objectif de diviser par deux les émissions de l’aviation commerciale entre 2005 et 2050. Des maires des plus grandes villes du monde ont estimé qu’ils pouvaient abattre de 8 Mdt les émissions urbaines vers 2050. Multinationales du pétrole et collectivités ont aussi conclu un partenariat pour réduire les rejets fugitifs de méthane, un puissant GES.
Quelques pays ont annoncé qu’ils allaient enfin abonder, d’ici 2018, le fonds vert climatique. D’ores et déjà, 2,5 Md$ (2 Md€) auraient été promis, dont 1 milliard par la France. Comme en 2009, le président du Costa Rica a annoncé un moratoire sur l’exploitation du pétrole. Pour le reste, il faudra se contenter de peu.
UN LEADERSHIP SINO-AMÉRICAIN?
José Manuel Barroso a rappelé que l’Union européenne prévoyait de réduire de 40% ses émissions de GES entre 1990 et 2030. A condition que le Conseil européen du mois d’octobre avalise cet objectif. Un objectif repris à son compte par David Cameron, le Premier ministre britannique.
Très attendu, Barack Obama a confirmé que les Etats-Unis réussiraient à réduire de 17% leurs émissions entre 2005 et 2020. Le président américain a lancé un appel au gouvernement chinois pour conclure un accord «ambitieux» en 2015. Pour les Américains, la signature d’un traité international est, en revanche, totalement exclue. Car il ne serait pas ratifié par le Congrès.
Le vice-Premier ministre chinois n’est pas resté sourd à l’appel américain. Il a indiqué que les émissions chinoises seraient stabilisées «dès que possible». «La Chine fera de plus grands efforts pour lutter contre le changement climatique et prendre ses responsabilités internationales», a mystérieusement conclu Zhang Gaoli.
Bien sûr, ces annonces ne satisferont pas les climatologues. Pour autant, New York n’était pas un round de négociations. Organisé par son secrétaire général, le sommet était surtout un moyen (très limité) pour l’ONU d’inciter les parties à la convention sur les changements climatiques de préparer leur stratégie anti-carbone.
FAIRE LE POINT
Dans un entretien accordé à L’Usine à GES, Paul Watkinson, chef des négociateurs français rappelle que la réunion était surtout l’occasion pour les chefs d’Etat de «faire le point, souligner leur engagement à trouver un accord à Paris, mais également pour donner une impulsion aux initiatives collaboratives bénéficiant autant au climat qu’au développement».
Les «vraies» mesures seront publiées entre le sommet climatique de Lima (décembre prochain) et le printemps 2015. C’est seulement sur ces bases que les diplomates réussiront (ou non) à rédiger l’accord «universel» qui pourrait être signé à Paris en décembre 2015.

Climat: comment justifier encore l’inaction ?

Le 22 septembre 2014

par Valéry Laramée de Tannenberg

(article paru dans le Journal de l’Environnement)

A la veille du sommet de l’ONU sur le changement climatique, la situation empire. Bonne nouvelle: bon nombre d’obstacles à la conclusion d’un accord mondial, en 2015, semble désormais évitables.

Au pied du mur. Les 120 chefs d’état et de gouvernement qui assisteront, mardi 23 septembre, au sommet climatique, organisé en marge de l’assemblée générale de l’ONU, n’ont plus aucun argument sérieux pour différer toute action visant à réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES). Car tout ce qui a été entrepris depuis 20 ans pour réduire notre bilan carbone collectif a échoué. Bien sûr, les pays les plus développés ont atteint, ensemble, l’objectif qui leur avait été assigné par le protocole de Kyoto, en 1997.

Modeste performance

Mais cette modeste performance (-5% de GES entre 1990 et 2012) est plus sûrement à mettre au crédit de la crise économique, de l’effondrement de l’industrie lourde ex-soviétique et du développement des secteurs gaziers britannique, allemand et américain qu’à la bonne volonté des gouvernements et des entreprises.

A coup de conférence des parties (COP), ces gouvernements négocient, depuis deux décennies, un accord international. Loupé de peu à Copenhague en 2009, il pourrait être conclu à Paris l’an prochain. Encore dans les limbes, ce texte engagerait les principaux pays émetteurs à réduire leurs émissions et les pays en développement à les stabiliser. Au mieux, le texte devrait reprendre les engagements volontaires rendus publics par des dizaines de pays: depuis les 80% de réduction d’émission entre 1990 et 2050 pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la France, jusqu’à la baisse de l’intensité carbone des économies chinoise ou indienne. Rien à voir, pas comparable, difficile à mesurer? Qu’importe, ce sera ça ou rien.

Emettre sans contrainte

Ce sera peut-être rien, d’ailleurs. Les pays émergents et en développement attendant aussi des pays les plus riches une aide financière au développement propre. Certains exigeant même des pays du Nord un dédommagement pour les premières conséquences des changements climatiques, imputables à deux siècles d’émission sans contrainte.

Sans contrainte, c’est le moins que l’on puisse dire. Le protocole de Kyoto demandait à 36 pays, représentant 62% des émissions mondiales d’alors, de réduire de 5% leurs émissions entre 1990 et 2012. Objectif atteint. Mais dans le même temps, les rejets mondiaux ont fortement progressé. Et ça n’est pas près de s’arrêter. D’autant que ce sont désormais les pays en développement qui sont devenus les principaux contributeurs au réchauffement de la planète. A elle seule, la Chine rejette le quart du carbone mondial: deux fois plus que l’Union européenne!

Le bon cru 2014

Publié le 21 septembre, le bilan annuel des émissions anthropiques de GES, réalisé par les climatologues du Global Carbon Project (GCP), fait froid dans le dos. En 2013, la combustion d’énergies fossiles et la production de ciment ont relâché près de 10 milliards de tonnes de carbone (soit 36 Mdt CO2): 61% de plus qu’en 1990. En une seule année, l’humanité a produit l’équivalent de 3% des émissions carbonées relâchées depuis 1870. Et 2014 s’annonce aussi comme un bon cru carbonique. Les émissions devraient progresser de 2,5% par rapport à 2013, estiment les chercheurs du GTC. A ce rythme, le budget carbone dont nous disposons pour limiter le réchauffement à 2°C sera épuisé en une génération. Dit autrement, le climat est parti pour se réchauffer de plus de 3°C d’ici la fin du siècle.

Réduire nos émissions de gaz carbonique, de méthane, de protoxyde d’azote, et autres gaz fluorés sera le résultat, à long terme, d’un bouleversement de nos habitudes de transport, d’urbanisme, de production, d’alimentation, de chauffage, d’éclairage, de construction, de fiscalité. Ce changement de société ne sera initié qu’en actionnant de puissants leviers, comme la monétarisation du carbone. «On sait qu’il faut que l’émission d’une tonne de CO2 coûte une centaine de dollars pour infléchir les stratégies d’entreprise», indique Chantal Jouanno, ancienne secrétaire d’Etat à l’écologie.

Les entreprises sont prêtes

Les entreprises y sont opposées, martèlent les politiques. A d’autres! En 2009, Rex Tillerson, président d’ExxonMobil, premier pétrogazier mondial, annonçait son ralliement au principe d’une taxe carbone. La semaine passée, le carbon disclosure project rappelait que près de 500 grandes entreprises internationales (dont 96 américaines) participent déjà à des marchés du carbone. Et 150 groupes mondiaux intègrent un prix (interne) du carbone pour définir leurs investissements et leur stratégie de gestion des risques.

Qu’à cela ne tienne, répondent nos politiques, la Chine —premier émetteur mondial— restera hostile à tout effort climatique, au nom de son développement. Est-ce si sûr? Dans un article publié le 21 septembre dans Nature Climate Change, une dizaine de climatologues montrent que l’Empire du milieu n’a pas à redouter le monde de la contrainte carbone. Michael Raupach (université de Canberra -Australie) et ses collègues rappellent que, pour limiter le réchauffement à 2°C, nous pouvons émettre durant le XXIe siècle 1.400 Mdt de gaz carbonique.

Un budget aux deux tiers consommé

Problème, a auparavant souligné Corinne Le Quéré (université d’East Anglia –Grande-Bretagne): en 13 ans, nous avons déjà consommé les deux tiers de ce budget. Pour éviter de nous retrouver à découvert, les scientifiques suggèrent de délivrer des quotas d’émission aux nations. Deux modes d’allocation ont été modélisés: l’un en fonction des émissions historiques, l’autre selon le nombre d’habitants.

Dans le premier cas, les pays riches et la Chine se taillent la part du lion. Ce qui interdit rapidement toute émission de CO2 aux pays en développement. Le système est «injuste et inacceptable», de l’avis de Philippe Ciais (Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement -LSCE), interrogé par le JDLE. En distribuant les 1.400 milliards de quotas aux 9 milliards d’individus que comptera la Terre dans quelques années, les pays du Nord sont moins à la fête. «Il leur faudra alors réduire leurs émissions de plus de 10% par an. Ce qui n’est tenable, ni économiquement, ni politiquement», confesse le scientifique français. Et surtout pas pour Pékin, dont les deux tiers de l’énergie sont issus de la combustion du charbon.

Pourquoi ne pas imaginer, alors, une solution hybride? Banco répondent les chercheurs. En ce cas, l’effort de réduction global n’est «plus» que de 5% par an. Ce qui est déjà considérable. Mais ce qui semble acceptable par tous, y compris la Chine.

Sommet Climat de l’ONU : Déclaration commune de représentants d’acteurs non-étatiques

Sommet Climat des Nations Unies – New York – 23 septembre 2014 – Catalyser l’action – Déclaration commune de représentants d’acteurs non-étatiques

 

1 / Nous, signataires de la présente déclaration, par ailleurs membres et représentants des groupes majeurs et « constituencies » reconnus par les Nations Unies, avons décidé de nous exprimer d’une seule voix sur les impératifs qui doivent fonder l’accord global sur le changement climatique qui doit être adopté en 2015 à Paris. Nous représentons une grande diversité d’acteurs travaillant du niveau local au niveau international pour lutter CONTRE le changement climatique et POUR une transition juste vers un développement durable, bas-carbone et résilient au changement climatique. Notre action est guidée par l’absolue urgence scientifique du changement climatique, soulignée par les récents rapports du GIEC, et la priorité de limiter l’augmentation de la température globale à moins de deux degrés au-dessus des niveaux préindustriels. Nous appelons les gouvernements nationaux à s’engager dans le sens de ce qui est requis par la science, pour des actions d’atténuation et d’adaptation ambitieuses, rapides et efficaces pour répondre au changement climatique global.

2 / Il est maintenant établi que l’action climatique sera essentielle au développement, le changement climatique représentant une grande menace pour les efforts de développement. Nous considérons donc que les négociations sur le climat et celles sur l’agenda post-2015 du développement sont fortement interconnectées et qu’un résultat positif sera nécessaire dans chacun de ces deux processus en 2015 pour assurer une action efficace contre le changement climatique et pour un monde durable, équitable et fondé sur les droits.  Les Objectifs de Développement Durable (ODD) doivent intégrer l’urgence climatique, sous la forme d’un objectif « changement climatique » spécifique, et garantir que tous les ODD sont compatibles avec la lutte contre le changement climatique et la résilience, en particulier concernant l’urbanisation durable, l’adaptation de l’agriculture de petite échelle et l’accès à l’énergie renouvelable pour tous.  Les négociations climatiques doivent prendre en compte la façon dont l’action et l’inaction contre le changement climatique affecteront les aspirations globales de développement durable à travers le monde.  La question de l’équité doit être au fondement de cet agenda. Chaque pays va devoir s’engager, en prenant en considération le principe des responsabilités communes mais différenciées et les capacités respectives, ainsi que l’urgence de la crise.

3 / Pour atteindre avec un niveau de certitude élevé l’objectif de limiter l’augmentation de la température globale à moins de deux degrés, nous appelons à atteindre l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre, avec le développement rapide de l’efficacité énergétique, de technologies non carbonées ne présentant pas de risques environnementaux et, dans la mesure où c’est techniquement possible, avec l’objectif de long-terme d’atteindre 100% d’énergies renouvelables dès que possible. Nous appelons à un accord ambitieux et légalement contraignant à Paris pour la période post-2020, qui intègre cet objectif de long-terme, nous attendons donc des avancées politiques significatives et des propositions concrètes à Lima pour la période 2015-2020. Nous demandons aux gouvernements nationaux d’accélérer très rapidement leurs réductions d’émissions avant 2020 et de définir des objectifs d’émissions cohérents avec l’échelle d’urgence pour la période 2020-2025.

4 / Nous sommes conscients de la complexité des négociations et nous pensons qu’un accord entre gouvernements seul ne sera pas suffisant pour répondre aux défis auxquels nous faisons face. Les acteurs non-étatiques que nous représentons s’engagent à poursuivre leurs actions au quotidien, aux niveaux local et régional, pour lutter contre le changement climatique. Ils prennent déjà part à un agenda transformatif et définissent de nouveaux modèles de développement. Leurs efforts seront donc essentiels au succès et à l’ambition des accords intergouvernementaux. Les contributions des différents acteurs, notamment la production de nouveaux savoirs, la formation de l’opinion publique, la formulation d’options de politiques publiques, et les actions multi-niveaux seront nécessaires pour établir et mettre en oeuvre un accord ambitieux et légalement contraignant en 2015 à Paris, ainsi que pour augmenter significativement les initiatives d’ici à 2020 pour combler l’écart en termes d’atténuation et d’adaptation. Sur la base de l’expérience de nos organisations dans le domaine de la médiation publique, nous croyons que chaque citoyen devrait être capable de comprendre ce qui est en jeu dans les négociations climatiques. Les citoyens doivent savoir que les accords internationaux auront des impacts positifs sur leur qualité de vie et leur bien-être. Ils doivent aussi savoir qu’ils peuvent jouer un rôle actif et ce sur quoi leurs gouvernements doivent leur rendre des comptes.

5 / Nous soulignons qu’il est essentiel de consolider la confiance entre les gouvernements nationaux et de respecter les engagements internationaux existants, en particulier en : United Nations Climate Summit – New-York – 23 of September 2014 – Catalyzing Action – Joint statement of Non-State actors’ representatives  Renforçant les engagements contraignants et volontaires d’atténuation ainsi que les partenariats à tous les niveaux, afin de réduire considérablement et immédiatement les émissions de GES, afin de garder la fenêtre des deux degrés ouverte jusqu’à ce que le nouvel accord entre en vigueur ;  Contribuant au Fonds vert pour le Climat, désormais opérationnel, et en respectant les engagements financiers pris depuis Copenhague. Apporter aux pays en développement les ressources dont ils ont besoin pour l’atténuation et l’adaptation sera un élément clé du futur accord.

6 / Nous prenons acte du fait que, dans ce moment important pour le futur des négociations, le Secrétaire Général Ban Ki-moon appelle à un Sommet climatique le 23 septembre 2014 à New York. Les chefs d’Etat doivent saisir cette opportunité pour envoyer un signal de leur engagement pour un accord fort et juste en 2015 et pour un changement global dans les investissements, en rupture avec les énergies fossiles et les émissions de GES, et en faveur d’un futur bas-carbone et résilient au changement climatique pour tous.

7 / Nous croyons en et appelons à un dialogue renforcé entre acteurs non-étatiques, par une coordination régulière entre les organisations qui les représentent au niveau international, sur les questions clés liées au changement climatique et à l’agenda post-2015. Dans cet esprit, nous poursuivrons le dialogue et la coordination entre les groupes majeurs et les « constituencies », pour des expressions communes à chaque étape des processus de négociation sur le climat et sur l’agenda post-2015.

8 / Chaque groupe d’acteurs non-étatiques porte une part de la solution globale. Sans la mobilisation de tous les acteurs non-étatiques, il ne sera pas possible de réaliser collectivement les engagements pris par les gouvernements nationaux. Les accords internationaux en cours de discussion devront donc inclure les moyens de permettre l’implication active des acteurs non-étatiques dans le futur cadre, en particulier en ce qui concerne le financement, le renforcement de capacités et la participation à la prise de décision, la mise en oeuvre et le suivi des actions nécessaires. Nous encourageons fortement le développement de la coopération internationale entre les acteurs non-étatiques, et soulignons que la régulation, la responsabilité et la transparence sont essentiels pour réaliser le développement durable dans tous types de projets. Nous appelons les autorités organisant les négociations de 2015 de maximiser l’espace et les ressources afin de faciliter l’expression et le dialogue avec les acteurs non-étatiques. Nous avons décidé de soutenir mutuellement les recommandations suivantes pour lesquelles se battent nos « constituencies » :

Entreprises et industrie. En tant qu’acteurs clés, nous continuerons de donner la priorité :  au partage d’expertise : coopération en matière de recherche et d’éducation pour diffuser l’innovation et la création d’emploi ;  à la mobilisation des investisseurs : un portefeuille de technologies équilibré pour un accès abordable à l’énergie, pour réduire les émissions de GES, pour promouvoir l’efficacité énergétique, avec la référence du prix du carbone ;  à la flexibilité : pour définir des actions appropriées à travers des accords industriels par secteurs ;  à l’action ascendante (bottom-up) : des partenariats public/privé locaux pour unir les forces pour les réseaux intelligents, les bâtiments intelligents, les technologies de ville durable…  au reporting et au contrôle : systèmes de mesures transparents et standardisés, reporting et vérification pour éviter les distorsions de marché. Nous appelons aussi de nos voeux un cadre simple, prévisible et stable, permettant la programmation d’investissements de long-terme.

Enfants et jeunesse. Nouvelle et prochaine génération de travailleurs, décideurs, consommateurs et citoyens, nous devons être reconnus comme des acteurs clés pour assurer le succès et la durabilité du futur accord. Par la mise en oeuvre de projets d’atténuation, d’adaptation et de sensibilisation au sein de nos communautés, les jeunes et enfants agissent chaque jour pour aider à construire le monde dans lequel ils passeront la majeure partie de leur vie. Nous devons aussi être associés au processus de prise de décision à tous les niveaux (par exemple, avec la généralisation du Youth Delegate Programme). Intégrer l’équité intergénérationnelle comme principe essentiel de toute prise de décision est vital pour garantir la qualité de notre futur et de celui des générations à venir. Enfin, renforcer l’éducation sur les questions climatiques sera essentiel pour la mise en oeuvre de tout accord. Le soutien à toutes les initiatives volontaires consacrées à la lutte contre le changement climatique à tous les niveaux est nécessaire.

Agriculteurs. Nous, exploitants agricoles de toutes tailles, incluant les femmes, les éleveurs, les activités agroforestières et les pêcheurs, représentons la majorité des habitants de nombreux pays partout dans le monde. Alors que nous sommes les citoyens qui assurons la production de nourriture, de ressources renouvelables et de paysages, nos moyens de subsistance et ceux d’autres citoyens dépendent fortement de la signature d’un accord sur le climat solide et adossé à un agenda post-2015 du développement robuste. Les agriculteurs atténuent les émissions de GES nocives par des pratiques agricoles durables mais, dans de nombreuses régions du monde, doivent lutter contre un climat en constante évolution. Il est essentiel de développer l’accès aux savoirs et aux technologies permettant de mieux s’adapter et d’atténuer le changement climatique, mais aussi d’encourager de telles pratiques. L’agriculture doit donc jouer un rôle clé dans le futur accord. Nous continuerons à travailler pour une agriculture et des systèmes alimentaires durables et résilients, afin d’assurer la sécurité alimentaire, de protéger les ressources naturelles, de répondre aux enjeux du changement climatique et de soutenir un développement équitable pour tous.

Peuples autochtones. Nous représentons plus de 370 000 000 de personnes venant de différents nations, peuples et communautés du monde entier, et nous occupons 20% du territoire global. Nous sommes les gardiens de la Terre mère mais nous sommes les plus affectés par l’impact du changement climatique, à travers la dégradation des terres, la destruction de la forêt, les déplacements de nos territoires, etc. Parce que notre vie est liée à l’environnement, nous avons développé un savoir traditionnel sur la gestion, la protection et la réhabilitation des terres et des ressources naturelles pour un développement durable. Les peuples autochtones sont les « actionnaires » clés et doivent être pleinement et effectivement impliqués dans le processus de changement climatique, avec une approche fondée sur les droits. Nous souhaitons renouveler notre appel à intégrer le droit au Consentement libre, préalable et éclairé (Free Prior Informed Consent (FPIC)) dans tout le processus de prise de décision, en accord avec les obligations et instruments internationaux, tels que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples autochtones (UNDRIP) et la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail.

Gouvernements locaux et régionaux. En tant que décideurs, nous sommes des acteurs clés pour mettre en oeuvre des actions aux niveaux local et régional, et pour catalyser les partis prenantes locales et les citoyens. Par une approche systémique de la gestion de la ville (urbanisme, transport, énergie, résilience des bâtiments…), l’action des gouvernements locaux et régionaux représente probablement la capacité de réduction des émissions de GES la plus importante à court-terme, et particulièrement sur la période 2015-2020, et joue un rôle essentiel en matière d’adaptation au changement climatique sur leurs territoires. Le développement du renforcement de capacités et l’échange de bonnes pratiques seront très importants pour assurer l’amélioration de notre action. Le renforcement des processus de décentralisation, accompagné des ressources adéquates et d’un accès facile à de nouveaux mécanismes financiers, sera essentiel pour soutenir nos actions de définition et de mise en oeuvre de politiques locales d’atténuation et de mitigation fortes.

ONGs. Nous représentons une diversité d’organisations, d’actions et d’idées. Nous menons des actions à travers le monde contre le changement climatique et ses impacts, et pour un monde durable, résilient et plus juste. Nous mobilisons partout, promouvons et mettons en oeuvre des solutions animées par les citoyens et axées sur les plus pauvres, aux niveaux local, national et international. Nous amplifions les voix des plus vulnérables, de ceux qui agissent. Nous sensibilisons l’opinion publique sur les causes du changement climatique, sur les impacts et sur les solutions. Nous appelons les gouvernements nationaux à écouter les voix des citoyens, et à agir en conséquence pour protéger leurs moyens de subsistance, éviter des pertes et dommages supplémentaires, permettre un système économique plus juste, en encourageant des choix et des investissements en faveur des plus pauvres et résilients au changement climatique.

Communauté scientifique. En tant que scientifiques, spécialistes des sciences sociales, avocats, humanistes, éducateurs et consultants, nous soutenons des politiques s’appuyant sur des faits et des données scientifiques solides. Nous menons des recherches, enseignons, et communiquons presque sur tous les aspects du changement climatique. Nous produisons de nouveaux savoirs, façonnons et analysons des politiques alternatives, développons et évaluons des programmes pour l’atténuation et l’adaptation. Nous aidons les entreprises, les gouvernements, les communautés et les citoyens à comprendre la complexe science du climat et les implications sociales, économiques, environnementales, juridiques, et éthiques de l’action et de l’inaction sur le changement climatique.

Femmes. Dans la diversité de leurs identités, les femmes jouent un rôle majeur pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Elles sont également confrontées aux impacts les plus négatifs du changement climatique et ont la lourde charge de reconstruire les vies après les désastres en dépit des pertes et dommages. L’égalité entre les genres devrait donc être un principe fondamental et un élément transversal de l’accord de 2015, qui devrait être en cohérence avec le cadre international sur les droits humains, prenant en compte les besoins réels aussi bien des femmes que des hommes, et en mobilisant leurs perspectives, leurs capacités et leur expertise. Nous demandons et attendons une action sur le changement climatique urgente, ambitieuse, juste, sensible au genre et légalement contraignante – non volontaire – qui intègre des approches ascendantes bénéficiant aux gens et aux communautés, respectant les droits, améliorant la résilience, réduisant les émissions actuelles et futures, et facilitant une véritable transformation.

Travailleurs et syndicats. Le monde du travail est au premier plan de la transformation nécessaire pour réduire les émissions et s’adapter au changement climatique. Nous, travailleurs et syndicats, déployons des efforts massifs pour garantir un large soutien social à l’action climatique et nous battons pour que les dirigeants s’engagent pour sécuriser une Transition Juste qui rendra nos emplois durables et soutiendra les emplois et les moyens de subsistance des travailleurs.

9 / En conclusion, nous réaffirmons le rôle crucial que jouent les acteurs non-étatiques pour répondre au défi du changement climatique, tant sur l’adaptation que sur l’atténuation. Nous n’avons pas d’autre choix que d’arriver à un accord qui réponde aux enjeux sur lesquels alerte la communauté scientifique. Nous assurons les gouvernements nationaux de notre soutien dans la réalisation des engagements ambitieux qu’ils doivent prendre. Nous saisissons l’opportunité du Sommet Climat pour appeler les chefs d’Etat à remettre le changement climatique en haut de l’agenda politique, à s’engager à trouver des accords sur le changement climatique en 2015, et à faire des acteurs non-étatiques des parties prenantes de la négociation et de la mise en oeuvre réussies des décisions de 2015.

Ce document de position est une contribution commune de différents membres des groupes majeurs et des « constituencies » reconnus par l’ONU. Il a été élaboré à l’occasion de plusieurs réunions et sur la base de différentes contributions produites par des représentants d’organisations membres des neuf groupes.

Il montre les consensus qui existent entre les signataires. Mais, sur certaines questions spécifiques, certains membres peuvent appeler à des objectifs et perspectives plus ambitieux.

Au 22 septembre, elle a reçu le soutien des organisations suivantes :

Gouvernements locaux et régionaux: United Cities and Local Governments (UCLG), “organising partner”* du groupe majeur Autorités locales; ICLEI – Local Governments for Sustainability, point focal** de la « constituency » LGMA et “organising partner”* du groupe majeur Autorités locales; Network of Regional Governments for Sustainable Development (nrg4SD) ; Conseil des Communes et Régions d’Europe (CCRE), Metropolis

Entreprises et Industrie: Comité Français de la Chambre de Commerce Internationale (ICC); Global Compact France

Enfants et jeunesse: CliMates, United Kingdom Youth Climate Coalition (Royaume-Uni), Garjan.org (Népal), A World at School, Avenir climatique (France), REFEDD (Réseau Français des Etudiants pour le Développement Durable), Viração Educommunication (Brésil), Action Jeunesse pour le Développement (Congo-Brazzaville), PUSH Sverige (Suède), Plan International

Peuples autochtones: Pan African Climate Justice Alliance (PACJA), Indigenous Peoples of Africa Coordinating Committee (IPACC)

Agriculteurs: World Farmers’ Organisation (WFO), point focal** de la “constituency” Agriculteurs et “organising partner”* du groupe majeur Agriculteurs

ONG: NGO Federation of Nepal, Uganda Coalition for Sustainable Development – Rio and Beyond (Ouganda), Kehys-Finnish NGDO platform to the EU (Finlande), Norwegian Forum for Development and Environment (Norvège), United Religions Initiative (co-présidence du comité d’ONG de l’ONU pour la Journée Internationale de la Paix), World Future Council, Global 100% Renewable Energy, 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable), ENDA Tiers Monde, Ecocity Builders (Etats-Unis), Physicians for Social Responsibility (Etats-Unis), International Society of Doctors for the Environment (Etats-Unis), Quaker Earthcare Witness (Amérique du Nord), Sociedade Sinhá Laurinha (Brésil), Brigada Cimarrona Sebastian Lemba (République dominicaine), Mesoamerican Center for Appropriate Technology Studies -CEMAT-, National Panel on Climate Change (Guatemala), Departmental Committee on Climate Change Huehuetenango, Quiche and Sololá (Guatemala), Red South West Climate Change (Guatemala), Red Verpaces Climate Change (Guatemala), Municipal Bureau of Climate Change The Curtain (Guatemala), CEEweb for Biodiversity (Hongrie), Journalists and Writers Foundation (Turquie), Peace Islands Institute (Etats-Unis), Interregional Union of Life Help for Mentally Handicapped Persons « Sail of Hope » (Russie), HELVETAS Swiss Intercooperation (Suisse), Mainstreaming Adaptation, Resilience and Sustainability into development and daily life (MARS-d Network) (Birmanie), Ecumenical Support Services (Zimbabwe), Islamic Relief Worlwide (UK), Alliance Sud, New Future Foundation, TheAdvisors.com, Global Foundation (Pakistan).

Femmes: All India Women’s Conference, Soroptimist International, Mesa joint Climate Change and Gender East (Guatemala)

Travailleurs et syndicats: International Trade Union Confederation (ITUC), “organising partner”* du groupe majeur Travailleurs et syndicats, Confédération Française Démocratique du Travail- CFDT (France)

Communauté scientifique: Les organisations membres de la « constituency » n’ont pas vocation à signer ce type de textes, mais elles ont contribué à la rédaction de leur paragraphe spécifique.

*Les « organising partners » des 9 groupes majeurs coordonnent les organisations membres dans les négociations internationales sur le développement durable (post Rio+20/Objectifs de Développement Durable)

**Les points focaux, ou « focal points », des 9 « constituencies » coordonnent les organisations membres dans les négociations climatiques organisées sous l’égide de la CCNUCC

La coordination est assurée par Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) Contact: Ronan Dantec, porte-parole climat de CGLU – 15 rue de Vaugirard, 75291 Paris Cedex 06 Tel : +33 1 42 34 48 67 – Mail : r.dantec@senat.fr

Sommet de l’ONU : une étape importante dans l’élaboration d’un accord post-Kyoto

Par Dominique Martin Ferrari

La mobilisation contre les changements climatiques, deux jours avant un Sommet au siège de l’ONU a remporté un vif succés. L’appel à travailler sur un accord universel qui remplacerait le protocole de Kyoto bientôt caduc semble avoir été entendu.
Plus de 500 000 personnes dans 156 pays et 2 646 évènements, ont marqué la plus grande mobilisation citoyenne sur le climat jamais organisée depuis Copenhague. 25 000 personnes à Paris, 310 000 à New York.
A Paris, pour les ONGs « Cette participation record montre que l’ensemble de la société se sent concernée par les changements climatiques. Ce ne doit plus être un enjeu annexe, que les politiques mettent de côté dès qu’une crise se présente, ont déclaré les associations. « La transition est en marche. C’est le sens de l’histoire. Les chefs d’Etat doivent montrer à NYC qu’ils ont compris ce message ».
Pas de naïveté cependant . Malgré l’ampleur donnée à l’événement , les conditions ne sont pas données pour réussir et il faudra bien les 400 jours qui séparent New York de Paris pour faire avancer quelques points. Pour l’instant les revendications des uns et des autres insistent sur le fait « que les recommandations de la France et de l’UE doivent être exemplaires ; que l’on aille vers la suppression des aides au charbon, que l’on dispose d’un calendrier de financement du Fonds vert « . Les analyses excluent également les fausses solutions comme le recours au nucléaire,ou un usage massif de la biomasse.
Derrière l’économie verte se profilent bien des dangers dont les exploitations d’énergie fossile non sécurisées, des solutions techno-scientifiques dangereuses, des mécanismes de marché redoutables.
Les territoires seront une des pièces maîtresse du futur dispositif. C’est là qu’on innove, c’est aussi là que les populations définissent le mieux leurs priorités économiques, environnementales et sociales. C’est surtout là que derrière les promesses vides et les grands discours creux se construit le réel.
En attendant à la fin de la semaine les conclusions de ce sommet qui réunit 120 chefs d’état, on sait déjà que la France ne s’engagera pas davantage sur ses objectifs de réduction, par contre elle compte veiller à ce que les 300 milliards d’euros libérés par Juncker au niveau européen soient largement assignés à l’efficacité énergétique, aux infrastructures et aux renouvelables. Ce sommet est important car il sera révélateur des deux rencontres à venir : Lima et Paris. Si les premières pierres de l’accord à venir ne sont pas posées, il sera difficile de rester optimiste dans la situation actuelle.
A surveiller de très près la diplomatie franco africaine, le suivi de la création de « l’alliance mondiale pour l’agriculture intelligente face au climat » qui suscite actuellement bien des interrogations (derrière les mots, quel sens ? atténuation, adaptation, intelligence, renforcement des connaissances…Une sorte de boîte à progrès, à fausses promesses et à grands risques »
– Les illuminations géantes se sont déroulées sur le mur de l’ONU durant un show de 12 minutes. Elles incluaient des oeuvres de Yann Arthus Bertrand et Sebastiao Salgado.U

La coopération entre pays en développement est indispensable

A la veille du Sommet de l’ONU sur le changement climatique

La coopération entre pays en développement est indispensable

Par M’hamed Rebah

(article paru sur le site http://www.reporters.dz)

Répondre aux besoins des populations en maintenant la croissance économique et, en même temps, lutter contre le changement climatique, constitue un défi de taille pour les pays en développement qui doivent préserver leurs intérêts dans les grandes négociations internationales sur le climat. D’où l’exigence d’une coopération intense et une coordination étroite entre leurs représentants à la veille du Sommet des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra le 23 septembre à New York, et dans la perspective de la 21ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2015 à Paris (COP 21), qui sera précédée par la COP 20 qui débutera le 4 décembre à Lima, en présence de 12000 participants et un millier de journalistes. En parallèle à la COP 20, se tiendra un Sommet des Peuples, regroupant ONG et représentants de communautés indigènes, qui se veut un événement alternatif à la conférence de Lima.
La situation est grave pour les pays africains. D’après les Nations unies, d’ici 2050, l’Afrique ne pourrait subvenir qu’à 13% de ses besoins alimentaires, à cause du changement climatique.
Jean-Marie Sabushimike, expert en environnement et professeur de Géographie à l’Université du Burundi (UB) a décrit dans une déclaration à Xinhua, la forte vulnérabilité au changement climatique des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CEA). Au Burundi, d’abord le problème du changement climatique est perceptible dans les secteurs de l’agriculture, des infrastructures, de la santé et de l’énergie ; le Rwanda, fait-il savoir, dispose d’un ministère de la Gestion des catastrophes et des réfugiés et des organes et des structures compétents capables de conduire une politique d’adaptation aux changements climatiques ; l’Ouganda se cherche encore en matière d’adaptation au changement climatique car il subit sans cesse des glissements de terrain très violents, mais aussi des inondations ; le Kenya affiche le même tableau, et, en plus, subit des sécheresses qu’il n’arrive pas à juguler et à contrôler ; en Tanzanie, c’est beaucoup plus les inondations. Pour cette partie de l’Afrique, Maurice va abriter un centre régional d’excellence et d’information sur le changement climatique qui sera créé à partir du Centre d’information sur le changement climatique mis en place par la Division de l’évolution du climat du ministère de l’Environnement à Maurice avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et la Commission de l’Océan Indien (COI).
Dans une autre partie de l’Afrique, au Congo, des perturbations énormes sont enregistrées avec la baisse et la hausse des températures ainsi que sur la pluviométrie nationale. Entre 1950-2010, le Congo a gagné 1,1 degré Celsius de température en zone rurale et 0,5 degré Celsius en zone urbaine. Les spécialistes locaux ont noté qu’« il y a des cultures qui sont en voie d’être abandonnées, compte tenu des évolutions du climat. La fructification des mangues a même changé dans certaines zones».
Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations Unies pour le changement climatique, estime que «les efforts fournis pour l’aide au développement pourraient être anéantis par le changement climatique». Pour elle, il est «impératif de s’occuper de l’atténuation de ces changements mais aussi d’aider les pays moins développés par des transferts de technologies». M’hamed Rebah (20 septembre 2014)